L’hibiscus

Tu ne connais pas ma mère ! La mauvaise mère

par Carole Braéckman

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Une histoire de vie.
Une histoire de mauvaise mère. Une histoire de fille blessée. A jamais. Mais qui, malgré tout, a pris la décision d’avancer.

J’ai une amie de longue date qui, de toujours, a eu beaucoup de mal avec sa mère.
Il y a vingt ans, j’avais la grande naïveté de ne pas comprendre : comment ne pas pardonner à sa mère ?
Tu ne connais pas ma mère, était la réponse.
Non, effectivement, je ne connaissais pas sa mère.

Par contre au fur et à mesure que je rencontrais la fille, j’étais de plus en plus sidérée. Alors que je la voyais - je vivais parallèlement - s’ouvrir à de nombreux et vastes domaines, il est un sujet, mais alors, de taille ! sur lequel cette amie se fermait farouchement : sa mère !
Sa mère est mauvaise, sa mère est méchante avec tout le monde, envieuse, mesquine, acariâtre, malveillante...

Grâce à cette amie, (et d’autres encore, parmi vous ! ), j’ai commencé à dessiller, à me dégauchir : non, toutes les mères ne sont pas aimables. Si mon amie au grand cœur était aussi féroce, ce devait être parce qu’elle avait beaucoup souffert.
Et c’est ainsi que j’ai pu comprendre que lorsque la blessure est trop grande, il est humainement impossible de pardonner !

Cette amie a cependant toujours été très présente pour cette marâtre. Elle faisait fréquemment 400 à 500 kilomètres pour vérifier que tout allait bien. Et revenait régulièrement amochée de ces séjours. Pensez, reprendre une giclée de haine, là où d’autres reçoivent de l’amour, de la tendresse... De quoi vous grignoter sérieusement !

Et puis, récemment, mon amie, toujours en marche, a baissé la garde.
Un élément marquant de son cheminement fut la découverte d’un paquet de lettres, en vidant la maison de famille. Lesquelles éclairaient d’un jour inédit la vie, la formation (ou plutôt, la déformation de sa mère).
Oui, sa mère avait été une mauvaise mère. Vraiment. Et de cela mon amie a souffert toute sa vie. L’absence d’une mère maternante, aimante, papouillante, est déjà un véritable handicap dans la vie. Ici, de surcroît, il s’agit de sabotage, d’hostilité, voire de cruauté... Une cicatrice affreuse, qui peut écraser durablement une vie.
Le drame est bien là, le passé, l’enfance sont définitivement ancrés... Même si, comme mon amie, on peut décider de construire sa vie à côté.
Et voilà qu’une brèche est apparue, une lueur a éclairé différemment la scène : cette femme, cette méchante mère, n’avait pas pu/su passer outre ses propres tourments ; elle était, de fait, incapable de donner un autre héritage à sa fille.

Mon amie a parcouru à vitesse prodigieuse un très grand chemin ! Elle donne désormais à sa mère – qui s’ouvre enfin, et réceptionne un peu - cet amour qui leur a tant manqué à toutes deux !

Je souhaite à chacun(e) de connaître un aussi remarquable dénouement. De tomber sur des lettres, qui sait...
Maintenant, si vous n’y arrivez pas, ne vous blâmez surtout pas. Pardonnez-vous. Et consolez-vous plutôt de toute cette souffrance. Vous faites du mieux que vous pouvez, et êtes débordé(e). Rien que de très humain.
Et renoncez à pardonner, à l’adulte maltraitant(e). Pour le moment, cela dépasse vos forces et voilà !


© Carole Braéckman - www.lhibiscus.fr – mai 2016


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