L’hibiscus

La liberté de penser : juger les enseignant(e)s

par Carole Braéckman

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Comment donner confiance en soi à nos enfants, ou plutôt : comment ne pas leur faire perdre confiance en eux/elles !
La solidarité entre adultes (parents/enseignant(e)s en l’occurrence) est redoutable pour la confiance de nos enfants !

Très souvent, la peur de l’avenir, le poids des conventions poussent les adultes responsables à refuser de juger les enseignants ou, tout du moins, à faire corps avec eux…
Il est arrivé à mon fils, et ce ne doit pas être un cas unique, d’avoir comme maître un enseignant(e) inadapté(e)… Dans le système scolaire, comme partout, il existe des personnes qui ne sont pas à leur place…

Je me souviens d’une institutrice de mon fils qui était profondément déprimée, et un brin, psychorigide…
Soit je laissais mon fils s’étioler face à cette personne grise, soit je lui donnais les outils pour ne pas sombrer à son tour… J’ai pris le taureau par les cornes : « Mon petit, si ton institutrice est aussi terne, aussi sévère, c’est parce qu’elle est dépressive. Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, ne t’en fais pas. Regarde-là avec compassion, comme une adulte en déroute. Bien sûr, tu préférerais, et moi aussi !, avoir à faire à quelqu’un de plus gai, plus enjoué, plus dans la vie,… mais voilà, c’est comme ça, aujourd’hui… N’aie crainte, tout va bien. Quand elle crie, juste n’oublie pas de penser que c’est parce qu’elle est impuissante et en détresse… »
Cela peut faire drôle de penser que je recommandais à cet enfant d’à peine sept ans, de considérer son institutrice avec un regard indulgent… C’était pour moi le seul moyen pour que mon gamin continue à croire à la vie, et surtout à croire à son flair.
Il me semble, en effet, qu’un môme à qui vous dites, contre tout son ressenti « il faut être plus sage, il faut obéir à ton instit » ne peut être que perturbé. Son intelligence flaire l’adulte déséquilibré(e), mais si ses parents, ses références, laissent entendre le contraire, par loyauté envers eux, il va se ranger à leur avis, au mépris de son propre jugement, et il va commencer à douter de son intelligence.

Une autre année, mon fils a insisté pour que je rencontre son professeur d’histoire. Cet homme pérorait inlassablement. J’ai dû couper court à notre entrevue… J’ai confirmé à mon fils que son prof était insupportable… et après, je ne l’ai plus jamais entendu se plaindre de ce prof. De temps en temps, seulement, j’entendais une des histoires interminables issues de ce cours d’histoire… Mais mon fils, conforté dans son opinion, par mon propre jugement, a pu endurer, toute une année, cet épouvantable raseur !

© Carole Braéckman – www.lhibiscus.fr – mars 07

Si vous êtes sensible à cet article, que ce soit en tant qu’éducateur/trice ou en tant qu’ancien(ne) enfant à la perspicacité en déroute, je vous conseille la lecture de Élevons -nous : de l’enfance, le livre que j’ai écrit afin que vous puissiez dénouer vos vieilles fixations, et contribuer à élever le regard sur l’enfance, et favoriser ainsi notre épanouissement à tous et toutes ! Oui, juste ça (grand sourire).








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