La juste distance : prenez vos distances avec vos proches à problèmes envahissants
par Carole Braéckman
Il est vital (i.e. pour garder sa vitalité !) de marquer une distance de sécurité, de vous tenir éloigné(e) de personnes de votre entourage qui seraient toxiques...
Toxiques parce qu’en prise avec un problème qui les déborde (jalousie, frustration, alcool...) et qui, finalement, ne vous regarde pas !
Alors prendre distance s’avère le meilleur biais pour progresser...
Je prône toujours l’indulgence envers les personnes en souffrance.
Rappel : Tâchez de ne juger personne.
J’en conviens, c’est tout un art ! Mais le jugement gâte tout, oui, y compris vous-même !
Et puis, comment pouvez-vous croire que vous comprenez tout de l’autre ?
Déjà, nous n’avons pas les mêmes rythmes.
Un regard nouveau, une réflexion sur notre part à nous, et la plus grande patience, sont nécessaires. Rappelez-vous, ces relations mal-embringuées.
Pour autant, pour autant… n’hésitez pas à mettre de la distance.
Quand une personne ne va pas bien, et devient agressive ou méfiante, ou les deux à la fois, vous n’êtes pas obligé(e) de rester dans son aire.
Je dirais même : vous vous devez à vous même de vous éloigner.
Vous méritez, oui, vous, d’être bien traité(e). Si ce n’est plus le cas, écartez-vous !
Pour vous : vous êtes son punching ball et n’avez que des coups à prendre.
Mais aussi pour l’autre.
Tant que vous restez dans son cercle, la personne en mal-être n’a aucune chance d’évoluer. Elle est engluée dans cette relation délétère, et n’a pas assez d’énergie pour bouger ses lignes.
Je connais une jeune femme qui vit l’enfer de la suspicion de son compagnon maladivement jaloux. Alors, oui, il a accepté de suivre une thérapie.
Mais… mais… eh bien, il y faut un peu de temps…
J’ai rencontré une femme qui se prend régulièrement des avoinées de sa meilleure amie. Cette dernière a entrepris un remarquable chemin de guérison. Cependant, elle a encore des rechutes violentes. Lors desquelles son amie se gare prudemment.
Une autre reçoit de plein fouet chaque ruade de sa mère en fin de vie. (Cette situation est hélas un grand classique des relations mère-fille !) Je lui conseille vivement de mettre au moins une distance émotionnelle entre elles deux – puisque ayant en charge ladite mère, elle ne peut s’absenter purement et simplement de la scène. Ce qui serait idéal.
De se faire aider par un(e) professionnel(le) pour ce faire. Pas facile de grandir tout(e) seul(e) face à une emprise maternelle.
Mais la distance est nécessaire !
Car, en aucun cas, subir ces scènes n’accélère le processus de changement. Bien au contraire !
Éloignez-vous de l’animal blessé
Cela vous semble dur ? Oui, mais laisser mon ami(e)/ma mère seul(e), quand même !
Il ne vous viendrait pas à l’idée de vous pencher sur un fauve terrassé par une balle. Si ?
Considérez que votre protagoniste est un animal à terre, et donc particulièrement dangereux.
Sortez, sortez de la cage au fauve !
Ou autre image, vous la connaissez peut-être : la comparaison avec des noyé(e)s ? Une personne secourable doit bien mesurer ses forces, sinon au lieu d’une victime, il y en aura deux !
Or quand on est proche, on perd des forces. Et sûr, on file vers une double noyade.
Parfois, il convient de quitter l’animal blessé
Je connais trop de personnes qui croient l’amour plus fort que tout. Et qui, malheureusement, s’usent dans cette croyance !
Si votre "personnage" n’entreprend pas de démarche, malgré vos objurgations, si le chemin parcouru vous laisse toujours avec des moments de grand désarroi, de totale nuit noire... n’hésitez plus ! quittez-le/la... Vous vous devez, à vous et à votre entourage, la recherche de la paix, et pourquoi pas du bonheur... (sourire)
Prenez aussi le temps de... remercier votre initiateur/trice : eh oui ! il/elle vous aura permis d’avancer dans le respect des différences d’autrui !
et vous pouvez aussi vous féliciter, oui, vous-même, de l’avoir accompagné(e) aussi longtemps... Joli travail d’ouverture à autrui ! C’est tout à votre honneur.
Maintenant, il serait pressant de reprendre votre belle vie !
Certain(e)s parmi vous se sentent toutes dépouillé(e)s, tout(e)s nu(e)s à l’idée de sortir de ladite relation... c’est qu’elles/ils ne font pas confiance au flux de la vie... Je vous invite à relire le conte de L’homme qui n’avait pas de chance
... et à ne pas vous bousculer... faites à votre rythme...
NB : votre boussole sait !
Se sacrifier pour autrui n’a jamais aidé personne. Et ce n’est même pas une bonne idée pour la personne en charge.
Laissé en plan, l’amoureux n’a plus que son propre chemin à tracer. Il ira plus vite. Il se débattra avec plus d’énergie pour s’en sortir.
Seule, l’amie récidiviste pourra difficilement rester dans son rôle de victime et dans la plainte.
Si la vieille maman n’a plus de prise sur sa fille, elle va être amenée à changer de registre.
Attendez en faisant la paix en votre coeur
De votre côté, faites la paix.
Voyez en quoi ces agressions vous renvoient à d’autres, antérieures.
Si elles vous malmènent, c’est que vous pouvez encore consoler l’enfant en vous qui les a subies. Vous n’avez pas eu/ou pas cru avoir votre compte d’amour.
Regardez avec honnêteté au fond de votre coeur, si vous avez la moindre responsabilité. Visitez vos zones d’ombres. Voyez ce que vous devez à Papa/Maman...
Faites amende honorable, le cas échéant.
NB : si vous êtes le parent d’une de ces personnes en colère. Écartez-vous aussi. Mettez aussi de la distance. Par contre, il est probable que vous ayez quelque responsabilité (hum) dans la crise. Et qu’il est temps, sans culpabilité cependant, d’entamer une véritable plongée en vous-même. Voyez comment avancer lors d’un conflit avec vos enfants adultes...
La plupart du temps, vous n’avez rien à voir dans la colère, les agacements de l’autre. Ça tombe sur vous, parce que c’est vous qui êtes là. Peut-être présentez-vous une infime ressemblance avec un de ses démons antérieurs…
Alors écartez-vous. Vous ne pouvez rien pour elle/lui. Au contraire. Votre présence le détourne d’elle/de lui.
Laissez la personne empêtrée faire son chemin vers sa propre paix intérieure. Priez pour lui, à votre manière. Vous pouvez, par exemple, lui inventer de jolis scénarios.
Et profitez de la vie !
Vous avez le coeur lourd, je m’en doute. Mais vous morfondre n’aide en rien l’ami(e)/la mère.
Alors, chouchoutez-vous !
Comptez les bonheurs !
Faites envie à votre entourage. C’est décidément le meilleur moyen de l’aider !
© Carole Braéckman – www.lhibiscus.fr – décembre 2021
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