L’hibiscus

Les échecs ou la peur de réussir

par Carole Braéckman

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Comment surmonter un échec ? en acceptant qu’il fait partie inhérente des progrès vers l’avant, en allant visiter les peurs qu’il dissimule, et en particulier la peur de réussir, oui, en interrogeant les bénéfices secondaires qu’il procure... et en se faisant confiance.
Et confiance à la vie ! aussi !

Les échecs sont nécessaires ! On oublie de l’apprendre aux enfants dès l’école, si bien qu’adulte, on a du mal à les supporter. Et pourtant !
Un bébé qui se casse la margoulette dans son apprentissage de la marche : personne ne s’insurge. Cela semble normal.
Dans notre vie - que nous cherchons à cerner au plus près de nous, il en va de même. Ou il devrait en aller de même !
Les échecs font partie du chemin vers l’avant !
Rappelez-vous les échecs d’Edison !

Quand on a pris un peu d’âge, les issues positives des échecs - ou de la lenteur d’accès à la réussite - se manifestent de plus en plus rapidement : une séparation qui débouche sur un renouveau, la fin d’un travail qui inaugure une nouvelle ère professionnelle, une maladie qui conduit à revoir ses priorités... J’en parle dans un texte Les dénouements... où je vous incite à prendre les devants !
En résumé, je vous rappelle ce petit dit sage : Dieu a trois réponses à vos prières : Oui. Pas encore. J’ai mieux encore pour toi.


Aujourd’hui, je voudrais interroger les possibles raisons de nos échecs. Ou de nos échecs provisoires.
Si nous sommes créateurs/trices de notre vie, et j’adhère à cette vérité, comment se fait-il que nous puissions nous mettre en échec ? Notre désir étant, bien entendu, de réussir ! En tout cas, notre désir énoncé.
Alors pourquoi cet auto-sabotage ?
Une formule recouvre beaucoup de ces causes : la peur de réussir !


La peur de réussir
Nimporte quoi !, me direz-vous. Mais pourquoi aurais-je peur de réussir ?!! Mon plus grand désir est de réussir mon examen/mon projet professionnel/ma vie...
Voyons cependant si certaines des assertions suivantes ne font pas mouche en vous...
Lisez en laissant les idées cheminer en vous. Il est possible que des affirmations créent en vous un roulé-boulé de compréhension... Allons tant mieux ! Laissez décanter... Sans vous culpabiliser. Rappelez-vous que vous faites du mieux que vous pouvez avec les blessures que vous avez. Et que, somme toute, vous n’êtes pas si mal ! pas si mal du tout !!


* Vous pouvez avoir peur du changement. Le connu présente un certain confort.... Où vous mènerait votre réussite ? Dans un paysage inconnu, dont nul(le) ne peut vous assurer qu’il sera confortable...
* Vous avez peut-être peur de laisser les autres sur place et donc de les perdre… (de nombreuses femmes, par exemple, se freinent par peur de perdre leur compagnon…)
* Ou peur de dépasser un mari, un conjoint, un compagnon (le complexe de Cendrillon : une femme ne doit pas être plus grande, plus âgée, plus riche, mieux considérée socialement que son compagnon…)
* Ou de ne pas trouver de compagnon puisque trop autonome… (corollaire de Cendrillon !)
* Ou peur de dépasser socialement une autorité : un père, une sœur (être plus brillant(e), plus heureux/heureuse que…). Vous venez d’une famille où les diplômes s’arrêtent au Brevet, et vous voilà en train de surfer vers des masters divers !
* Ou peur d’être rejeté(e) du groupe familial, professionnel, amical, par excès d’originalité ou simple différence. Vous débarquez d’un milieu modeste et vous rêvez de crever les planches ! Peut-être préférez-vous rester petit(e), anonyme pour ne pas dépasser, rester dans le moule de la normalité... Star(lette) ! vous n’y pensez pas !!
* Ou peur de vous montrer nu(e), tel(le) que vous êtes et d’être désapprouvé(e) pour cela. Quel dommage ! vous êtes si beau/si belle !! Vous rappelez-vous que vous avez peur de votre lumière
* Ou peur de susciter des jalousies : le bonheur peut être insolent, et gêner ceux/celles qui, par lâcheté ou faiblesse, ont renoncé à bouger, à vivre pleinement… car il leur renvoie leurs peurs… N’oubliez pas : on en froisse quelques-un(e)s, mais on en libère d’autres !!
* Ou peur de blesser les autres...
* Et crainte adjacente, peut-être avez-vous peur de la solitude ? De l’isolement ? Et bien sûr, de l’abandon !
* Ou peur d’affronter le monde des adultes, des personnes responsables... Il ne vous semble pas si gai, le monde des adultes ! pas si tentant que cela !
* Ou peur de ne plus avoir d’encouragement... Tant qu’on est aux études (comme disent nos voisin(e)s belges), ou en projet, les regards de notre entourage sont braqués sur nous... Après, nettement moins, bien sûr... On rentre dans la routine, on re-devient anonyme...
* Ou peur de rester malheureux/malheureuse même après avoir réalisé vos rêves. Avoir un objectif, un but, voilà de quoi se sentir vivant(e), profondément vivant(e)... Mais quelques fois, cet objectif est un leurre, qui nous divertit d’un mal-être... et cela, vous le sentez confusément...
* Ou peur de ne pouvoir rester à la hauteur, une fois arrivé(e) au sommet ! Je vous rappelle que le chemin est le but. Et que si vous cheminez un pas à la fois, en observant les paysages, en vous réjouissant des rencontres, votre route ne sera jamais finie !
* Ou peur de ne savoir que rêver derrière, comme si la vie n’était pas qu’un éternel développement...
* Ou peur de gagner trop d’argent (typiquement français : être riche, c’est louche, en France !! Et c’est malheureusement un cliché partagé par d’autres peuples...)
* Ou peur d’être débordé(e)/dépassé(e), de perdre le contrôle de sa vie...
* Ou peur de perdre votre âme : ne plus être conforme à ses valeurs (en France, toujours : réussir est souvent considéré comme l’apanage des êtres sans scrupule )
* Ou peur d’être un imposteur (notez : on dirait que le féminin ‘une imposteuse’ n’existe pas ! Youpi pour elles ! ) Vous savez de prétendre à des postes, des fonctions, des diplômes trop élevés pour votre vraie valeur...

Bref, peur de l’abandon, de l’inconnu, de la liberté, de la différence...

Toutes ces peurs nous phagocytent. Nous empêchent de nous révéler. La plupart proviennent de l’enfance, de schémas de pensées culturels ou familiaux. Mon troisième livre Elevons-nous : de l’enfance vous invite à les dépasser.
Maintenant, il est temps ! Vous avez votre vraie vie à vivre !


De cet échec, de ces échecs répétés, quel peut être le bénéfice provisoire ?
Il est probable que cet échec ou ces échecs présente(nt), dans un premier temps, de petits bénéfices secondaires auxquels vous vous accrochez. Par peur, toujours...

L’échec peut être dû à votre désir de perfection. Vous connaissez comme moi des personnes qui veulent être excellentissimes dans tout ce qu’elles entreprennent. Et préférent inconsciemment être porté(e) pâle à une épreuve plutôt que de ne pas la réussir brillamment ! Les adeptes de la procrastination sont souvent dans ce cas. Accomplissant leurs tâches à l’ultime limite, ils/elles ont une excuse pour ne pas conquérir la première place, la seule digne d’elles/d’eux !

L’échec peut aussi être comme une vengeance ! Je connais une dame qui pour ne pas donner raison au médecin conseil s’est obstinée (un temps, elle a vite réagi ! ouf !) à être malade...

Il est possible encore que vous soyez encore en demande d’amour, d’attention, d’argent de la part de vos parents ou de proches qui vous sont bienveillant(e)s. La petite fille/le petit garçon qui est en vous réclame des encouragements : Aimez-moi ! Regardez-moi !
L’argent peut être lu comme une énergie d’amour : s’attacher à faire payer quelqu’un(e) comme une demande éperdue (voire colérique) d’amour...
Là aussi, il sagit d’une blessure d’enfance. Vous seul(e) avez le pouvoir de vous connecter à l’amour infini qui est en vous, à chercher à l’intérieur, et non à l’extérieur, à calmer cette inextinguible soif d’amour...

Il est possible également que vous ne soyez pas tout à fait dans votre juste voie... Vous n’êtes pas au bon endroit, pas dans votre vraie vie : l’échec vous conduit alors à réajuster, à prendre des bifurcations que vous n’auriez pas envisagées sans cela...
Oui, mais comment savoir que l’on est dans la bonne direction ? à la juste place ? me direz-vous... Je vais laisser un moine trappiste vous répondre ; il est cité par Éric Edelmann dans Plus on est de sages, plus on rit  : « Cela fait deux mille ans que les hommes se demandent ce qu’est la Volonté Divine. C’est très simple. Quand c’est la Volonté Divine, ça marche ; quand ce n’est pas la Volonté Divine, ça ne marche pas ! »
Voilà une vision extrêmement positive de la vie. Quand nous sommes justes, l’Univers conspire pour nous aider...
Souvent lorsque vous me posez une question de ce type, je souligne que si vous étiez au plus près de vous, cette interrogation ne vous viendrait même pas à l’esprit ! Et raison de plus, si elle vous taraude, il est alors fort probable qu’elle ne soit pas innocente !
Et puis n’oubliez pas d’interpeller votre sagesse intérieure. Elle a toutes les réponses adéquates !


Un conseil, non deux !
Acceptez d’échouer, cela fait partie de tout apprentissage. Or la vie est un apprentissage. Trouver son juste rayonnement en est un – qui dure... toute la vie !

Acceptez d’avoir peur.
Et avancez.
Il est normal d’avoir peur. Cela provient de notre enfance. Qui n’a pas peur d’être abandonné(e), de ne pas être conforme, etc... Par contre, vous vous devez à vous-même de ne pas en rester prisonnier/prisonnière. Vous avez mieux à faire de votre vie !
N’oubliez pas : vous devez déployer votre talent, votre unicité, laisser danser votre joie !


Un postulat qui peut vous mener loin, et vous donnera une vraie légèreté ! Une croyance qui remplacera très avantageusement ! toutes les autres :

la vie est résolument bienveillante à notre égard !

Alors, confiance !
Confiance en vous ! Ce raté n’est qu’un pas dans votre vie, vous en avez tant d’autres devant vous !
Et confiance en la vie !



© Carole Braéckman – www.lhibiscus.fr – février 2014


Lisez aussi Crises, rechutes, temps morts si vous avez l’impression que vous n’avancez pas...
Et aussi afin de ne pas faire de choix par peur : Choisir sa vie...
Et si vous êtes tout à fait découragé(e), reprenez le vade-mecum du chercheur/de la chercheuse d’authenticité.








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Élevons-nous : de l’enfance

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