L’hibiscus

Cage de résonance

par Carole Braéckman

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Une jeune femme pique une colère terrible contre une vague connaissance. Et découvre par la suite, que sa colère n’était pas que la sienne.
Comment peut-on entrer en résonance avec autrui ?!
Comment les énergies circulent-elles d’une personne à l’autre ?

Une jeune dame vient me raconter une histoire dont elle n’est vraiment pas fière. Lors d’une soirée, elle est « rentrée dans le lard » d’un type qui la cherchait visiblement. Ma foi, il l’a trouvée ! Autour d’eux, silence absolu. Tous les autres invité(e)s figé(e)s. D’ailleurs, l’objet de sa monstrueuse colère, lui aussi, était médusé ! D’après moi, il en est encore chamboulé ! car la jeune dame en question a une force intérieure cataclysmique. Et je ne souhaite à personne de se trouver sous ses foudres !
Alors que s’est-il passé ? Cette femme, bien évidemment, n’est pas complètement innocente à la colère. Elle a reçu, dès son enfance, de nombreuses blessures, bouillons de culture de la haine. Mais elle a cependant beaucoup grandi. Elle n’est plus une guerrière assoiffée de luttes. Bien au contraire ! Et sa violence lors de la soirée l’abasourdit elle-même ! Elle en a honte, bien sûr. Affreusement honte !
Je lui ai conseillé de s’excuser au plus vite. Surtout auprès de leur hôte. Et de lâcher la culpabilité, bouffeuse d’une considérable énergie, et… totalement inutile !
Et puis, nous avons regardé cette colère avec un intérêt d’entomologistes. Vous ne serez pas étonné(e) de lire qu’elle a, dans sa vie actuelle, des soucis, dont un gros chagrin qui génère une colère rentrée. Non. Rien que de très classique.
Pourquoi tout cela a-t-il fait irruption au beau milieu du salon de son ami ? sur un quasi inconnu ? et sur un sujet qui jamais ne l’a fâchée jusqu’alors ?
Parce que celui qui la cherchait pendant toute la soirée, avait en lui une colère encore plus phénoménale que la sienne. Elle aussi provenant d’un méga gros chagrin. Et cette rage, c’est la jeune dame qui l’a mise en scène ! Avec son hyper sensibilité, elle n’a pas senti venir la résonance, elle a imbibé, lors d’un apéro un peu trop arrosé (encore un facteur, disons, facilitant !), petit à petit ,cette fureur, pour finalement sortir de ses gonds, et foncer sur sa proie, alors pétrifiée !


Et oui, la colère ne sort jamais si bien que face à d’autres colères. Et les hypersensibles en font les frais. Personne n’aime se mettre en colère, vous le savez. Mais il est des personnes qui n’ont pas encore compris à quel point la colère est destructrice. Et qui n’ont donc pas une envie forcenée de s’en débarrasser, une résolution viscérale ! Restant alors, le jouet de leurs émotions.
Mais les autres, les chercheurs/chercheuses d’authenticité, les hypersensibles, sont vulnérables. Car la résonance les incite à démarrer une colère, malgré leurs bonnes intentions ! et au quart de tour, encore !

Savoir que l’hypersensibilité est une cage de résonance permet de ne pas mordre à l’hameçon. Vous sentez venir l’agacement ? pensez immédiatement à la propre exaspération de votre interlocuteur/trice. Vous ne seriez pas en train de lui déballer sa colère, des fois ?
Alors, cela n’excuse personne. Si vous piquez une rage, c’est bien la vôtre, et vous êtes seul(e)responsable des excuses à présenter. Surtout maintenant que vous savez que la présence de l’autre, en colère, a le super pouvoir d’amplifier votre contrariété. C’est à vous de vous tenir droit face à de pareilles personnes.
Vous pouvez aussi dire ou penser « Que ce qui ne m’appartient pas me quitte » et remercier votre petit maître de la jolie expérience qu’il/elle est venu(e) vous proposer !! Pour vous aider à grandir, bien sûr ! Vous rappelez-vous du conte de Philippe Néri ?


Bien sûr, les premiers hypersensibles sont les enfants. Et en particulier, les tout jeunes enfants ! mais aussi les ados à fleur de peau ! Si vous avez de jeunes énervé(e)s dans vos alentours, demandez-vous si, vous-même, avez fini de limer les crocs de votre colère ? si vous ne faites pas semblant d’en être débarrassé(e), laissant le soin aux enfants de vous la jouer…
Pour, ô comble ! vous énerver sur eux/elles ! Légitimement, vous dites-vous !
Bon, pas de blâme si c’est le cas, mais pensez-y la prochaine fois.


Il en est de même de toutes les émotions. Les pleureuses de certaines cultures ne font pas autre chose que de jouer, enfin, "jouer", elles le vivent dans leurs fibres, dans leur chair, depuis leurs tripes, le chagrin des autres.
Si vous êtes à un enterrement, ne vous étonnez pas de pleurer tout votre soûl. Sans doute, pleurez-vous vos propres chagrins, dont certains très anciens, mais aussi, certainement, ceux de l’assistance qui serre les dents !


J’ai conclu pour la jeune dame : Tu as compris deux points fort importants pour la suite de ta vie : ta sensibilité te conduit à imprégner des émotions qui ne sont pas les tiennes. Et tu as découvert la puissance fabuleuse de ton énergie. Euh… à mettre au service d’autres projets, peut-être… (rires).

© Carole Braéckman - www.lhibiscus.fr - août 2011


Si vous voulez en savoir plus sur l’hypersensibilité, et l’adoucir un peu, peut-être pouvez-vous utilement relire mes conseils aux personnes sensibles ? Ce qui vous aidera à vous planter… dans n’importe quel décor !
Et aussi, qui parle de résonances, le texte sur votre colère contre Machin(e).
Ou encore le Coucou intitulé le Pétochard.








Élevons-nous : de l’enfance

Pour les enfants que nous avons été, pour les parents que nous sommes.
Un livre qui vous allège de vos peurs, vous guide vers une éducation respectueuse…

 

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